COUACS.INFO

COUACS.INFO

Share this post

COUACS.INFO
COUACS.INFO
Entretiens avec Alain Villain (8) : " Un grand 16 pieds."
HISTOIRES VRAIES

Entretiens avec Alain Villain (8) : " Un grand 16 pieds."

Vendredi 15 août 2025 - Découverte de l'orgue, réalisation d'un film étonnant consacré à l'orgue Clicquot de la cathédrale de Poitiers.

août 15, 2025
∙ abonné payant
3

Share this post

COUACS.INFO
COUACS.INFO
Entretiens avec Alain Villain (8) : " Un grand 16 pieds."
1
1
Partager

ATTENTION : Cette publication étant longue, assurez vous de bien la développer à la fin dans votre logiciel de courriel ! Vous pouvez aussi la retrouver sur le site, évidemment, dans l’onglet “Histoires vraies”.

Voici le cinquième épisode de notre série d’été consacrée à Alain Villain et à l’histoire du label STIL, qu’il a créé en 1971.

  • Rappel et liens vers les épisodes précédents :

    • 1 - L’aventure de l’orgue du Gaumont Palace ( 1 )

    • 2 - L’aventure de l’orgue du Gaumont Palace ( 2 )

    • 3 - Scott Ross et STIL, une collaboration légendaire ( 1 )

    • 4 - Scott Ross et STIL, une collaboration légendaire ( 2 )

    • 5 - La vérité sur “ l’affaire des Boréades “ (1)

    • 6 - Alain Villain avant STIL

    • 7 - La vérité sur “ l’affaire des Boréades “ (2)

  • La lecture intégrale de ces articles est réservée aux abonnés Couacs Info Premium.


Eglise d’Ornans. Photo à gauche : A.Vida © www.valleedelaloue.com/

YR - Comment avez-vous été amené à découvrir l’orgue et à réaliser ce documentaire, “Un grand 16 pieds”, consacré au magnifique Clicquot de la cathédrale de Poitiers ?

AV - Mon séjour à Besançon, au cours de la période où j’ai bien failli fonder avec Pierre Faucheux et Charlotte Perriand une nouvelle école des Beaux Arts à Besançon, aventure collective avec les élèves qui devait devenir théoriquement le “Bauhaus français” (sic) , a décidé de la suite.

Les fins de semaine, je me baladais dans la région, en particulier sur les traces d’un certain Gustave Courbet, à Ornans, non loin de Besançon. À l’église d’Ornans j’ai entendu l’orgue jouer un dimanche. La porte qui montait à la tribune était ouverte : j’ai osé monter. L’organiste était à la console, m’a vu et m’a dit : “ Ça vous intéresse, l’orgue ?”

C’était un jeune, qui s’appelait s’appelait Hubert Simon. Simon était son nom de famille. Je lui dois un choc esthétique. Il m’a littéralement mis la tête dans le buffet de l’orgue. Et là, j’ai eu une révélation et même plus : une illumination, avec la sensation de percevoir la musique en relief, avec des sons qui venaient de toutes parts, de droite, de gauche, du milieu... Et je me suis immédiatement pris à rêver de reconstituer cette illumination par le biais d’un film, un film sur l’orgue ou l’orgue serait l’acteur principal, un film documentaire dans lequel on serait immergé dans le son, en stéréophonie, en plus de l’image.

Mais l’instrument, à Ornans, était modeste. Un ami m’a alors mis sur la piste du grand orgue Clicquot de la cathédrale de Poitiers, la fine fleur de la facture d'orgue française. J'ai recruté deux jeunes gars, Philippe Ricou et Georges Dupont qui sortaient de l’IDHEC à qui j’ai dit : “ J’ai un projet. Je veux faire un film sur cet orgue. Je vous donne carte blanche pour choisir la caméra et tout le matériel nécessaire.”.

Gustave Courbet ; Un enterrement à Ornans. (1849-1850)

Avant Un grand seize pieds j’avais réalisé deux films consacrés à l’art de la gravure ; l'un consacré à la gravure sur bois, l'autre plus général. J’avais choisi ces sujets parce que j'étais obsédé, passionné par le livre et ce qu'on peut trouver comme illustrations dans un livre. L’un de ces films s’appelait Epreuves, l’autre Manu Opera c’est-à-dire “les œuvres de la main”. C'était assez joli comme titre, et cela m'avait valu, une “prime à la qualité” qui était décernée par le Centre National du Cinéma. À l'époque, dans les salles de cinéma, tout grand film était précédé en avant-programme par un court-métrage. Manu Opera, a été couplé avec un film qui s'appelait La Femme écarlate, dans lequel jouait Monica Vitti... Le montant de la “ Prime à la qualité” m’a permis de donner un gros acompte à la société Éclair, qui m'a vendu la caméra 35 mm et tous les objectifs, ce qui m’a permis de tourner Un grand seize pieds. Mais là, j’anticipe. Nous voilà embarqués dans une aventure incroyable.

Nous nous sommes rendus chez le loueur bien avant les dates du tournage, pour avoir le temps de tout tester : une caméra 35mm avec beaucoup de matériel additionnel, des objectifs, des accessoires... Après quelques essais, Ricou et Dupont me disent : “ Il y a un problème avec cette caméra : un drôle de reflet”. Je retourne chez le loueur, je lui dis qu’il y a un souci avec la caméra. Il ne veut rien entendre et me fout littéralement dehors de sa boutique.

Ce post est destiné aux abonnés payants.

Déjà abonné payant ? Se connecter
© 2025 © COUACS.INFO / Yves Riesel - Tous droits réservés.
Confidentialité ∙ Conditions ∙ Avis de collecte
ÉcrireObtenir l’app
Substack est le foyer de la grande culture

Partager