Merveille de sensibilité, de talent, de re-créativité. Le nouvel album de Francesco Tristano se balade une fois encore chez les virginalistes, ses copains, avec quelques pas de côté. J’ai passé la semaine avec.
Cyprien Katzaris n’a pas oublié Saint-Saëns en son année bouleversée, et propose un double album particulièrement savoureux, composé pour l’essentiel de transcriptions, incluant Le Carnaval des animaux, la Troisième symphonie, la musique pour le film “l’Assassinat du Duc de Guise” et bien d’autres petits trésors. On sait que Saint-Saëns fut aussi un très grand pianiste en son temps : c’est donc au Maître barbu, l’hommage d’un grand pianiste contemporain qui est rendu. Avec un livret très détaillé et qui a du chien, signé Loïc Serrurier !
Jusque-là nous ne disposions de Phryné, opéra-comique de Saint-Saëns (1893) que d’une archive de l’ORTF rééditée à la sauvage avec quand même une distribution très intéressante : Denise Duval, Nadine Sautereau, André Vessières… mais amputée. Cette nouvelle version est publiée par le Palazzetto Bru Zane qu’on remercie une fois encore. Elle est parfaitement dirigée par le Niquet de service, à la tête des forces de l’Opéra de Rouen qui en proposa le concert en juillet 2021. Absolument délicieux.
Dasol Kim a d’abord publié il y a quelques années un disque chez Deutsche Gramophone, et on le retrouve chez Naxos pour cet enregistrement “live” de sa participation au Concours Beethoven de Vienne 2021. Je ne sais pourquoi ce jeune homme passe encore des concours : il est superlatif. Écoutez-le.
Lui, on se souvient qu’il fit scandale à un concours fameux. Je ne suis pas certain qu’avec ce disque il en passerait les éliminatoires. Attention : je ne dis pas que Pogo n’est pas un grand pianiste. Je dis qu’il m’épuise. Littéralement. Et je crois que Chopin en ferait une crise de nerfs.
Un disque mieux que réussi de la pianiste Béatrice Berrut. Elle y a transcrit habilement Mahler (extraits des symphonies 3, 5 et 6) et habilement Schönberg (La Nuit transfigurée). Très beau moment.
L’un des plus beaux violons en activité sur cette terre, dans une intégrale des Concertos de Mozart dirigée par Nicholas McGegan. Radieux, maîtrisé, avec cette sorte d’autorité assez supérieure que j’aime tant chez Gil Shaham. Un Maître. Produit par la SWR
, parmi tant d’autres beaux disques. J’en profite pour vous rappeler le superbe “Mozart in Paris” (2007) dans lequel Gil Shaham jouait les Sonates de l’Op. 1 de Mozart avec sa femme Orli.J’avais signalé un peu trop tôt dans une précédente lettre la parution de ce coffret de l’intégrale des Sonates de Mozart par Elisabeth Leonskaja. Maintenant, il est disponible. C’est une bonne nouvelle de la retrouver, et quel retour ! Imaginez : vous auriez une amie pianiste, ce serait elle…
Et… est-ce que vous vous rappelez ce disque de Elisabeth Leonskaja avec Richter ?