Je n’aurais pas souhaité qu’il soit si vite le héros de l’un de mes épisodes de ces Souvenirs d’un vendeur de disques. Mais Stewart Brown est mort la semaine passée. Il était le créateur de Testament, le plus beau label indépendant de rééditions de disques classiques. Et l’un des tout premiers labels avec lesquels j’ai travaillé, dès sa création.
Stewart Brown, moitiĂ© Ă©cossais par son père, moitiĂ© chinois par sa mère, Ă©tait l’une des figures les plus Ă©lĂ©gantes et les plus attachantes du mĂ©tier du disque classique, l’idĂ©e mĂªme qu’on peut se faire d’un gentleman. Et il Ă©tait aussi, depuis notre première rencontre, l’un de mes meilleurs amis, de ma famille, mĂªme.
Clarinettiste de formation, il avait mis un jour au service du disque classique sa connaisssance intime de la musique qui allait bien au-delĂ des notes, bien au-delĂ de la discophilie, au cÅ“ur mĂªme. Il avait connu la vie de musicien d’orchestre Ă Londres, de l’intĂ©rieur en frĂ©quentant les membr…
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