

Discover more from www.couacs.info
Les prix des abonnements de streaming vont flamber, mais au profit de qui ?
This article is also available in English at www.couacs.info
Les Majors semblent se féliciter que le prix des abonnements aux services de streaming soient orientés à la hausse, et que cette tendance vise à se poursuivre.
De fait, et indépendamment même de la désastreuse taxe streaming franco-française visant à financer le bidule CNM qui va compliquer la vie des assujettis français, les principaux services de streaming, à commencer par Spotify, ont annoncé récemment augmenter le prix de leurs abonnements.
Or, comme j’ai pu l’expliquer précédemment, l’augmentation des revenus des plateformes vient toujours rémunérer au prorata les ayants-droits ; c’est-à-dire que l’argent supplémentaire collecté auprès des abonnés, loin d’aller dans la poche des services pour leur développement, va d'abord dans celles des ayants-droits et seulement ensuite et en moindre partie dans les revenus des plateformes.
Ces augmentations à venir des revenus des ayants-droits, si elle est réalisée sans réforme préalable de la répartition des revenus pour les répertoires minoritaires, c’est-à-dire culturels :
au moyen de nouvelles options d’abonnements
et par la mise en place simultanée d’un nouveau partage de la valeur
va enrichir un peu plus les rois de la pop au sens très large, non pas tellement d’ailleurs au détriment des répertoires spécialisés (ils représentent si peu d’argent, en comparaison !) — mais en repoussant une fois de plus aux calendes grecques l'avènement d’un modèle économique raisonnable pour les répertoires culturels.
Face à cela, deux attitudes sont possibles quand on a le souci des répertoires spécialisés, que ce soit en travaillant dans une Major ou chez un indépendant, et qu'on est responsable en cascade des revenus des artistes et ensembles, à un moment où les revenus des subventions s’étiolent :
Penser que les Majors et les gros indépendants de la pop savent ce qui est bon pour tout le métier et continuer à suivre sans broncher leur trace en validant le fait que, à force de millions d’abonnés les répertoires spécialisés finiront pas atteindre un étiage de revenus raisonnable…
Se réveiller, et faire pression à la fois sur les plateformes et sur les collègues pour que le problème soit enfin mis à l’ordre du jour.

Avec un salaire annuel de 30 millions d’euros environ, le patron d' Universal Music Lucian Grainge est une sorte de prototype de l’arrogance et du potentat. François Ruffin n’a certainement jamais entendu parler de lui, et Los Angeles c’est loin pour aller protester. Grainge a beau avoir déclaré en début d’année “The economic model for streaming needs to evolve” , il a le temps de voir venir et ne semble pas pressé de faire évoluer le fameux modèle.
Chaque mois qui passe, la compagnie dont il est responsable disposera d’un peu plus d’argent pour se payer d’autres labels indépendants intéressants pour n'en rien faire ensuite, comme cela a toujours été le cas dans l'histoire du canibalisme des labels. Et il sera toujours temps de penser à permettre aux labels et musiciens qui ne veulent pas se faire bouffer par Universal Music ou les Majors, de gagner leur vie correctement dans une industrie ou Majors et grands services de streaming dansent un pas de deux indissociable.
Si cet article vous a interessé, vosu pouvez le partager avec vos amis. Cliquez sur le bouton ci-dessous.
ᴡᴡᴡ.ᴄᴏᴜᴀᴄs.ɪɴғᴏ
ᴇsᴛ ᴘʀᴏᴘᴜʟsé ᴘᴀʀ ʟᴀ ᴘʟᴀᴛᴇғᴏʀᴍᴇ sᴜʙsᴛᴀᴄᴋ.ᴄᴏᴍ, ᴄʀéée ᴘᴏᴜʀ ғᴀᴠᴏʀɪsᴇʀ ʟ’ᴇxᴘʀᴇssɪᴏɴ ᴅ’ᴜɴ ᴊᴏᴜʀɴᴀʟɪsᴍᴇ ᴅ’ᴇxᴘᴇʀᴛɪsᴇ ғɪɴᴀɴᴄé ᴘᴀʀ sᴇs ʟᴇᴄᴛᴇᴜʀs.