La Lettre de Couacs.info #93
Vendredi 14 mars 2025 - D'où je parle - La correspondance de Ravel - Dixième anniversaire de la Philharmonie de Paris etc.
D’où je parle…
COUACS INFO va déjà sur ses cinq ans. Son audience a augmenté ces derniers temps et le relais de ses publications sur les réseaux sociaux (où il est généralement bien vu d’être câlin et consensuel) lui offre une diffusion élargie. J’ai donc pensé utile, à l’intention de certains nouveaux lecteurs étonnés, parfois dérangés par les sujets ou le ton de certaines de mes prises de position, ou de mes prises de bec, de tenter de répondre à une question qu’ils sont parfaitement en droit de se poser : “ Mais… d’où il parle, celui-là ? ”.
Le récit de mon archéologie intime les éclairera j’espère, en dévoilant un itinéraire tout personnel : sur les points de vue qui sont les miens, comment je me suis formé à une passion, la musique classique ; comment j’en suis devenu professionnel et de quoi ; leur permettra enfin de comprendre les origines des préoccupations souvent développées ici, et de certaines de mes idées fixes.
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Maurice Ravel : les enquêtes de l’Inspecteur Cornejo
Quand j’ai entendu parler pour la première fois il y a quelques années de l’Association des Amis de Maurice Ravel, je me suis demandé si le musicien avait encore besoin de se faire des amis. Manuel Cornejo, son fondateur, m’en a convaincu depuis par son activité déchaînée, qui l’a conduit à se faire détective sur les pas de son compositeur d’élection. […] La correspondance de Ravel qu’il publie aujourd’hui dessine la silhouette d’un personnage dont la qualité, la subtilité et la rigueur ne nous étonnent guère ; mais qui soudain s’anime, qui parle, et avec un sacré sens du style, et de l’humour. L’affection qu’il porte à Fauré, la bienveillance avec laquelle il parle de ses jeunes confrères, les tracas d’un artiste débordé, dépassé par des montagnes de courriers en retard, ses engagements discrets mais fermes hors le domaine musical aussi… Nous sommes ici rendus les témoins d’une aventure de création parmi les plus riches du XXe siècle et à laquelle la maladie a coupé court, tragiquement. [ Lire la suite en cliquant ci-dessous ]
À lire aussi sur Couacs :
Pack anniversaire 2-en-1 : Philharmonie de Paris + Centenaire Boulez !
Il ne vous aura pas échappé qu’on nous a astucieusement proposé un anniversaire-manigance deux-en-un pour 2025 : Philharmonie : 10 ans, Boulez : Centenaire, une célébration croisée des gloires du compositeur et du premier directeur de la Philharmonie, son thuriféraire. C’est une erreur de la part du Ministère que d’avoir déployé les grands moyens pour le Centenaire Boulez, erreur qui signifie qu’on n’a encore pas intégré en haut lieu la moindre révision de l’histoire de la musique officielle depuis les années 1950,
Après toutes les faveurs obtenues par l’auteur du Marteau sans Maître au cours de sa carrière, il eut été plus utile et historiquement fertile d’élargir le scope, de s’attacher à donner la parole à des spécialistes de ses victimes. Organiser un anniversaire et un contre-anniversaire : voilà qui aurait eu de l’allure ! Et puis, c’est évidemment une solution de facilité, un réflexe idiot que d’en avoir confié à Laurent Bayle le commissariat. Il eut été bien plus fécond de considérer que, si célébration il devait y avoir, le temps était venu de changer d’experts, d’encourager enfin une vision critique sérieuse ; passer une génération, faire travailler de jeunes historiens et musicologues afin de porter sur l'artiste un regard renouvelé, plus distancié, moins redevable.
Daniel Barenboïm et Pierre Boulez étaient amis de longue date et se vouaient une mutuelle admiration, tous deux hommes du pouvoir musical, et bâtisseurs d’institutions. À Paris, Boulez est parvenu à obtenir à la fin de sa vie, à l’arraché, son dernier jouet : la construction de la grande salle de la Philharmonie, qui a pris son nom. À Berlin, Daniel Barenboïm a mobilisé énergie et soutiens pour [ Lire la suite en cliquant ci-dessous ]
LIRE AUSSI :
Habitants de la région lyonnaise, ne manquez surtout pas les Journées Internationales Jehan Alain qui se tiennent jusqu’au 16 mars. Concerts
(intégrale de l’œuvre pour orgue et de la musique vocale), Masterclasses et des conférences illustrées honoreront ce génial compositeur et permettront de faire le point des connaissances à son sujet. La plupart des manifestations sont gratuites sauf les conférences et le concert à l’Auditorium. Vous pouvez télécharger le programme complet en suivant ce lien.
Une lettre spéciale hebdomadaire détaillée consacrée aux nouveautés discographiques et à des rééditions notables vous sera envoyée.
Pour patienter, voici le sommaire de la prochaine, avec les liens des albums :
Des concertos pour piano de Emil von Sauer et Conrad Ansorge : ça c’est pas banal ! Tous deux étaient des élèves de Liszt. 🔊🔊🔊 Compositrices d'œuvres pour alto et harpe ! Pas banal non plus. avec Pierre-Henri Xuereb et Rachel Talitman 🔊🔊🔊 James Ehnes, très convaincant dans la Symphonie Espagnole et Saint-Saëns 🔊🔊🔊 Trois nouveautés de musique française du label CIAR, et en particulier un disque de Jean Dubé consacré aux œuvres de Pierrette Mari 🔊🔊🔊 Encore un disque d’orgue de César Franck ? Ah oui, mais là c’est Jean-Baptiste Courtois sur l’instrument construit par Yves Fossaert à Vouvant 🔊🔊🔊 Chez Divine Arts, l’intégrale des 14 sonates pour piano de Anatoly Alexandrov (1888-1982), encore peu enregistré, par Clarisse Teo.
🔊🔊🔊 Le grand Kun Woo Paik nous revient chez DG avec le troisième volume des œuvres pour piano de Mozart 🔊🔊🔊 Un hommage à Jean-Marie Londeix, grand saxophoniste français, qui vient de nous quitter. 🔊🔊🔊 …et peut-être d’autres choses encore !
Totalement baroque !
Un nouveau webzine spécialisé sur la musique baroque vient de se lancer : c’est https://totalbaroque.com. Je le recommande d’autant plus volontiers que ce n’est pas mon meilleur domaine de compétence : Couacs manque donc singulièrement de baroque. Leur site est disponible en trois langues : français, anglais, allemand. Donc, on leur dit : Bonne chance ! Good luck ! Viel Erfolg!
Post Sciptum :
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