La lettre #84 de COUACS.INFO
Le Canard Enchaîné rejoint le combat. Le plafond de verre de la musique en streaming. Les plus beaux disques classiques de la semaine. Les plateformes de streaming sont-elles des disquaires ? Etc.
ÉDITORIAL
Chère abonnée, Cher abonné ,
La rentrée est l’occasion d’une ré-organisation de COUACS.INFO. Cette lettre est adressée comme à l’habitude adressée à l’ensemble des abonnés, gratuits ou “Premium’. Les liens vers certains articles sont réservés en lecture intégrale aux abonnés “Premium”, lesquels recevront par ailleurs à l’avenir ces articles en avant-première dans une lettre qui leur sera réservée. Les abonnés COUACS “Premium”, soutiennent concrètement mes efforts pour présenter un point de vue libre et désintéressé sur un sujet, la musique classique en tant qu’industrie et en tant que service public, qui ne dispose pas de publication critique. Qu’ils en soient remerciés. Cette industrie est confrontée à des sujets brûlants. Si vous souhaitez soutenir COUACS, une offre spéciale vous est réservée jusqu’au 20 septembre 2024 sur l’abonnement annuel “Premium” : € 64 au lieu de € 80 ! Il suffit de cliquer sur le lien ci-dessous.
Par ailleurs, je lis dans les messages que vous m’adressez que vous souhaitez davantage d’articles et de conseils “musicaux” de ma part, ce qui m’a d’abord étonné n’étant ni critique musical ni journaliste, mais un amateur devenu professionnel de la distribution de musique enregistrée pendant plusieurs décades. Je crois comprendre que la démarche d’indépendance qui est la mienne intéresse aussi pour la découverte de concerts, de répertoires ou d’interprètes qui passent sous les radars de la promotion généralisée. Je vais donc faire des efforts en ce sens, en pointant régulièrement des parutions ou concerts souvent invisibilisés. Dès cette lettre, d’ailleurs !
Le Canard Enchaîné a embrayé la semaine dernière sur l’un de mes sujets de prédilection : la disparition du classique sur France Inter, la “Première radio de France”. Cela fait du bien de se sentir moins seul. La reprise de l'article du Canard sur les réseaux sociaux a été notable. Espérons que l'ARCOM, le Centre National de la Musique, un ou une Ministre de la culture connu.e et/ou à venir, l'Education Nationale, qui sait, se saisiront à leur tour du sujet pour rappeler les responsables de Radio France et de France Inter à leurs devoirs.
Le plafond de verre de la musique en streaming
La fête aura été courte... Je me souviens encore de ce patron de Major expliquant que le Français achetait alors (je cite de mémoire) une moyenne 1,4 CD l’an, et qu’en multipliant ce chiffre par € 9,99 par mois, l’industrie vivrait un Àge d’or. Les choses ne se sont pas passées exactement selon sa prévision. La croissance des abonnements payants de musique en streaming marque le pas dans tous les pays occidentaux. Restent à l’évidence quelques poches de développement aux potentiels variés, dans les pays asiatiques, en Afrique ou en Amérique du Sud, et avec des niveaux de revenus divers. Mais tout laisse à penser que nous atteignons déjà à un plafond de verre. C’est encore une bien mauvaise nouvelle… nouvelle pour les répertoires “non mainstream” misérabilisés dans le système actuel. Quelles seraient les pistes possibles ?
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Tellement plus généreuses, tellement moins chères... les plateformes de streaming ont-elles vraiment remplacé les disquaires ?
Titillé par les travaux de Thomas Henry sur les disquaires (voir plus bas) , je me suis amusé à collecter quelques unes des étiquettes de disquaires du temps jadis. Et je me suis demandé si ces échoppes étaient aujourd’hui valablement remplacées par ces services de streaming qui vous offrent l’équivalent de tous les disques du monde et de tous les temps, pour le prix mensuel d’un seul Express aux Deux Magots. Les employés de chez Raoul Vidal le disquaire de Saint-Germain-des-Près, en face, en auraient fait une syncope, eux qui vendaient leurs disques à des prix déments ! Pour tester les disquaires numériques, j’ai passé quelques heures à collecter des disques tous parus vendredi dernier, jour de sortie des nouveautés, qui ont été omis par la plupart des services de streaming et que n’auraient pas manqué de vous conseiller ces disquaires :
Les plus beaux disques de la semaine : la sélection COUACS
Les disquaires, au bon vieux temps, épluchaient attentivement la liste des nouveautés en pensant aux goûts de leurs clients, pas seulement à leurs goûts personnels. Ils savaient aussi jouer habilement de la pression commerciale des plus gros fournisseurs, pour conjuguer business et qualité de service. Je vous propose cette riche sélection commentée, en lecture libre cette semaine, en cliquant sur le lien ci-dessous. Et il y a des bonus exclusifs COUACS !
Sur la toile, un travail d’amoureux
Saluons la passion de Thomas Henry, en charge de la bibliothèque et de la discothèque de Radio-France. Ses posts et informations sont passionnants. Il explore comme personne Gallica, la ressource numérique de la Bibliothèque Nationale de France pour y dénicher des trésors. Vous pouvez le suivre sur X : @ceints2bakelite ou retrouver ses découvertes sur son blog : ceintsdebakelite.com bourré d’infos. Son mur Facebook est également riche de jolies choses ! Par ailleurs, il a créé un site terrrrrrrible sur l’histoire des disquaires à Paris ! Dans l’une de ses récentes publications, il a mis en avant un texte de 1932 signé Jacques Lévi-Alvarès, fondateur de la boutique la Boîte à Musique (et du label B.A.M.), une sorte de manifeste du métier de disquaire qui à l’époque était en train d'inventer.
Et dans le même ordre d’idées, ne manquez pas de visiter le site (bilingue français-anglais) que Daniel Richard, l’une des éminences du jazz en France, a construit pour rendre hommage à Eddie Barclay, à sa femme Nicole et à leur parcours exceptionnel.
Le festival de piano le plus “hype” d’Europe, en disque
J’aurais dû en parler plus tôt dans la saison mais vous pouvez réserver par avance votre séjour pour l’année prochaine. Le festival de piano le moins médiatisé et le plus raffiné d’Europe ne se déroule pas en Provence, mais dans le nord de l’Allemagne, à quelques dizaines de kilomètres de Hambourg. C’est le ”Rarities of Piano Music Festival”, organisé au château de Husum. La 38ème édition a eu lieu du 18 au 24 août, dont vous trouverez le programme derrière ce lien. Ce n’est d’ailleurs pas un château bien majestueux que le “Schloss Husum” — juste une grande et belle bâtisse en brique rouge avec à l’intérieur un beau salon. Le modeste et valeureux directeur-fondateur de ce festival est le pianiste Peter Froundjan. Il propose chaque année une programmation qui embarque de grands artistes, qui tous s’engagent dans des programmes audacieux et fort agréables. Chaque année, un disque est publié par l’intrépide éditeur danois Danacord, qui regroupe une sélection d’ enregistrements publics issus de l’édition précédente. C’est ainsi que vient de paraître le volume consacré au 23ème Festival, au moment où s’achève le 24ème.
Au passage, je vous recommande de jeter une oreille, puisque la saison des fêtes approche (!)… et cette fois je suis en avance, sur le très intéressant album que Froundjan le pianiste, pas le directeur, avait publié en 2017, consacré à des œuvres sur la thématique de… Noël Pour en revenir à la collection de disques issus du Festival “Piano rarities” , vous y trouverez quantité de choses étonnantes. Ils sont tous derrière ce lien. Les archives remontent à 1987 !
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