

Discover more from www.couacs.info
C’était un homme aimable, affable. Il était le Directeur du conservatoire de Boulogne Billancourt quand j’y étudiais (prédecesseur : Marcel Landowski, successeur : Alain Louvier !) et j’en garde un excellent souvenir. Je me souviens que certaine mères de familles idiotes murmuraient dans les couloirs que son célibat était suspect. J’ai appris à savoir par la suite, bien des années plus tard, qu’il avait été un pianiste exceptionnel (écoutez ses Fauré, Barcarolles et Nocturnes, essentiels !), un compositeur très fin, mélodiste doué, ce qui n’est vraiment plus donné à tout le monde. Et aux talents divers au surcroit : songez que la fameuse Croqueuse de diamants de Zizi Jeanmmaire (paroles de Raymond Queneau) , c’était lui, aussi ! Il a connu, comme d’autres artistes de cette époque le purgatoire de son vivant : comment pouvait il en être autrement compte tenu de l’atmosphère qui régnait, et avec l’ombre portée du grand Poulenc ? Mais il ne perd rien à attendre : mort il y a dix ans, Jean-Michel Damase voit sa musique peu à peu réhabilitée, au disque en tous cas. Sa discographie de compositeur est loin d’être négligeable désormais, et s’enrichit sans cesse.
Il y a deux mois encore un disque est paru de sa musique pour piano par la jeune pianiste japonaise Mai Yamada, une élève de Billy Eidi. Rassurez vous, tout va bien : aucune œuvre de Jean-Michel Damase n’a été programmée à Radio France cette année, ou ne le sera l’année prochaine. Et quant aux archives détenues par l’INA des interprétations de ses œuvres, elles sont tellement bien conservées qu’on ne peut pas les entendre.
Dans le même ordre d’idée, c’est au tour de Pierre Sancan d’être célébré. Pianiste lui aussi très fin , et compositeur pas vraiment maladroit ( interprétations et compositions à écouter ici) il est connu pour son enseignement remarquable : sa classe a produit quelques grands et beaux élèves. Parmi eux Jean-Efflam Bavouzet, qui rend ici hommage à son Maître, dans un disque paru récemment sur le label (anglais) Chandos. Le Concerto pour piano est une vraie réussite. Il y est accompagné par l’Orchestre National de France — ah non pardon, j’ai fait erreur… par le Philharmonique de la BBC et Yan Pascal Tortelier, lui aussi élève de Sancan. Au moment même où j’écrivais ces lignes il y a quelques temps, le disque passait à l’antenne de France Musique dans l’émission de nouveautés discographiques. Fort bien. Mais n’espérez pas qu’à France Musique, quand on est heureux d’avoir de tels disques originaux et intéressants de musique francaise à passer à l’antenne, on aille engueuler Orier à l’étage du dessus et lui réclamer de secouer les programmes de ses orchestres, qui disposent largement des moyens de faire ce travail.
Au vu des nombreux disques de musique françaises qui y sont produits avec son concours ces dernières années, on se dit que, si la BBC venait à sacrifier sur l’autel des économies certains de ses ensembles, la musique française y perdrait beaucoup. On faisait déjà remarquer il y a 40 ans que, sans les anglais et Colin Davis, Berlioz serait encore bien méconnu. Rien n’a changé.
ᴡᴡᴡ.ᴄᴏᴜᴀᴄs.ɪɴғᴏ
ᴇsᴛ ᴘʀᴏᴘᴜʟsé ᴘᴀʀ ʟᴀ ᴘʟᴀᴛᴇғᴏʀᴍᴇ sᴜʙsᴛᴀᴄᴋ.ᴄᴏᴍ, ᴄʀéée ᴘᴏᴜʀ ғᴀᴠᴏʀɪsᴇʀ ʟ’ᴇxᴘʀᴇssɪᴏɴ ᴅ’ᴜɴ ᴊᴏᴜʀɴᴀʟɪsᴍᴇ ᴅ’ᴇxᴘᴇʀᴛɪsᴇ ғɪɴᴀɴᴄé ᴘᴀʀ sᴇs ʟᴇᴄᴛᴇᴜʀs.