COUACS INFO HEBDO #48
Le seul hebdomadaire qui se permet de ne pas paraître pendant un mois... mais qui a une bonne excuse.
Aux lecteurs fidèles de COUACS
Cette lettre vous parvient après un long silence de ma part, dû à un méchant COVID qui m’a littéralement mis sur le flanc. Je reprends donc ici mes publications, en priant les honorables abonnés de COUACS d’excuser ce long silence. Les abonnés « Premium » recevront quant à eux, d’une manière ou d’une autre, c’est promis, un dédommagement par prolongation de leur abonnement, dès que j’aurai trouvé comment le faire techniquement :)
Pour ce retour, programme copieux, et une sélection de très beaux disques à écouter tout l’été !
Idées toutes faites
Alfred Cortot : cessez-le-feu, SVP !
Alfred Cortot fut incontestablement vychissois, collaborateur, et coupable de tout cela. C'est incontestable, cela a été mille fois énoncé, dénoncé, condamné, et documenté récemment par un biographe-historien dont les travaux témoignent selon moi d'une sorte d'antipathie pour son sujet qui n'est pas obligatoire, quand bien même on écrirait la vie d'un très grand criminel, ce que Cortot ne fut pas. L’édition du coffret […]
Livre
Un message posthume de Jacques Drillon
[…] Je n'étais ni proche, ni vraiment fan de Jacques Drillon. Il avait eu la gentillesse de parler plusieurs fois de mes initiatives de jeunesse avec une bienveillante curiosité et sympathie : probablement, comme j'ai pu le vérifier à la lecture de cet ouvrage parce que nous avions des goûts et des dégoûts communs. Il était journaliste un peu à part, mais tout de même dans la meute, quand bien même il voulait proposer du journalisme une version génétiquement modifiée. Il était en réalité de ces critiques qui fréquentent d'un peu trop près les artistes en mode supposé “copain”, très différent du vrai mode professionnel. Et, de fait, crois qu’il n’a pas toujours su éviter les effets de copinage, ce qui donne l’illusion mais pas les bonnes clés pour comprendre certains aspects un peu subtils du métier, les vrais ressorts de carrières dont on ne comprend pas toujours comment elles virent. Il avait dans sa manche une poignée de pianistes potes plus ou moins interessants, mais ne percevait pas le génie de Michelangeli ou Perahia. Voilà qui occasionne ces injustices provisoires que les médias exposent constamment, que répare la postérité mais trop tard pour consoler les talents disparus ! Cela dit, son dernier livre est savoureux à bien des égards, comporte des saillies, des rosseries hilarantes et des portraits bien troussés […]
Discographie
Quelques beaux disques
Comme ses personnages de bande dessinée qui continuent de marcher dans le vide après avoir passé le bout de la falaise, et ne tomberont pas tant qu’ils ne verront pas le vide sous leurs pieds, les éditeurs (qui sont de moins en moins producteurs de ces disques en ce sens qu’ils publient presque tous des bandes préfinancées) continuent de publier, de publier… On vit donc dans un monde où les intégrales de Pelléas et Melisande, des Suites de Bach ou des symphonies de Mahler pleuvent. Dans un monde de la musique classique qui tremble pour ses financements futurs, mais qui accumule des milliers de disques qui ne sont pas écoutés par grand monde et ne rapporteront presque rien, et en tous cas jamais ce qu’ils ont coûté. La production discographique ne cesse d’être gigantesque, et de défier les capacités d’absorption du discophile le plus gourmand.
Votre serviteur, quand il avait mal à la gorge et mal partout, et de la fièvre, cloué au lit, a écouté beaucoup de musique pour passer le temps. Quelques jolis souvenirs de cette très mauvaise période constituent sa sélection cette semaine, composée de disques vue et d’autres, qui ont pu passer sous le radar. Il en a écouté bien d’autres, qu’il garde pour les semaines à venir. À quelque chose, malheur est bon.
In Memoriam
Pierre Cornevin
J’ai appris avec beaucoup de regrets la disparition si discrète de Pierre Cornevin en décembre dernier. Il était un musicien et un homme délicieux. Pianiste et pédagogue, grand ami de Jean Wiener dont il travailla après la disparition à défendre et illustrer les œuvres, il était aussi lié à ce dernier par une constante fraternité politique : tous deux étaient d’irréductibles et inconditionnels adhérents du Parti Communiste Français ! Pierre Cornevin était pour sa part un militant gay : pendant longtemps et jusqu’à un âge très avancé il fut le pianiste de la troupe des Caramels Fous qui produisent avec talent des spectacles délirants depuis plus de vingt ans. A l’inverse du m’a tu vu général, il était une conscience, modeste et généreuse, de la musique.
Emile Naoumoff ne ressemble à personne
C’est l’un des plus grands musiciens et pédagogues français. Il s’est exilé aux Etats-Unis où il enseigne depuis 1998 à l’Indiana University de Bloomington. J’ai déjà mentionné ici certains de ses disques, en particulier le dernier, superbe, paru chez Melism, consacré à Schumann. Émile Naoumoff ne ressemble à personne, en tant que musicien et en tant qu’homme. […] La bonne nouvelle c’est que Nathalie Guilbaud a réalisé pour Après Editions2 un documentaire en forme de dialogue avec Émile Naoumoff dans lequel il revient longuement sur ses années Nadia Boulanger. Ce documentaire a été présenté à Paris la semaine dernière à Paris. Je vous recommande vivement de le regarder en intégralité. […]
Amen
Le directeur de conscience de la nouvelle génération des musiciens français…
… s’est exprimé une fois de plus dans les colonnes du TV Figaro Mag et sur sa chaîne de télévision France 2 sur les choses de sa spiritualité. À vous dégoûter de la sainteté.
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