Editorial
J’ai déménagé !
Ce qui excusera, je l’espère, ce silence de 15 jours dans les parutions de COUACS INFO HEBDO. Quelque 180 caisses de livres et autres objets à quoi il faut ajouter un piano à queue et une sorte de dépression à l’arrivée face au chaos, mais me revoilà ! Vous m’avez manqué : on va rattraper le temps perdu ! Tiens, je me demande si on n’aura pas un numéro spécial 1er avril !
Le Centre National de la Musique peut-il être un Think Tank ?
Le CNM (Centre National de la Musique), créé en 2020, a eu en quelque sorte sa chance avec la COVID : se rendre immédiatement utile, appelé à agir comme bras armé de l’État en vue de porter secours à la profession des musiciens, sinistrée, ce qui lui a conféré une légitimité rêvée auprès de ses ouailles nécessiteuses. Dans une ambulance, on prodigue les premiers soins et vient ensuite l’heure des traitements au long cours, voire de la définition d’une stratégie thérapeutique. Dans cette optique probablement le CNM a décidé de lancer les CNM Labs qui se définissent comme le “Think Tank” du CNM.
La présentation de cette initiative s’est tenue lors d’une conférence de presse dans les locaux de l’inutile IRCAM (“laboratoire de sensations”, est-il dit dans la présentation) — machin étatique qui se cherche depuis des années de vraies raisons d’exister —, qui rencontrait pour l’occasion le CNM qui se veut à l’avenir aussi un “laboratoire d’idées”. Pour moi, pardon, ce fut surtout une belle séance de langue de bois et d’exercice vocabulaire sociologique creux. Dieu sait que j’en ai bouffé de la réunion professionnelle, à l’époque des débats Hadopi et autres Carte Musique Jeunes. J’ai l’impression de retrouver ici les éternels jacasseurs et pseudo-experts dont la compétence supposée sert sutout à meubler les tables rondes des colloques et symposiums divers.
Depuis sa création j’observe le CNM qui a commencé par mettre en silo un certain nombre […]
Pensées en passant
La posture “pop-culture”, rendue obligatoire
La Pop et le Rock sont les premiers genres dominants de l’industrie musicale de la variété telle qu’elle s’est développée en produit de grande consommation à partir du début des années 60. Ces deux genres ont, dès le début, intégré les thématiques triomphantes à l’époque : la jeunesse qui veut se libérer des carcans, la révolte, le génie qui meurt jeune, et j’en passe. À l’époque actuelle, devenue bien plus prude, les thématiques dominantes sont le respect, la bienveillance, le “care”, quoi. La “pop-culture”, telle qu’on l’entendait dans les années 70 et 80, et qu’illustrait en France le magazine Actuel, pouvait être autrement audacieuse, parfois graveleuse et englobait des expressions diverses qu’on juge sévèrement aujourd’hui.
L’expression “pop-culture” est revenue bizarrement dans les médias depuis deux ou trois ans avec un sens nouveau, qui englobe en vrac toute la production de l’industrie de la culture commerciale et mainstream depuis les années 60. L’un des composants principaux de la pop-culture est la musique, pop et rock, avec ses déguisements vestimentaires et moraux. Elle est désormais sanctifiée, et il est interdit de proclamer qu’on la déteste, ou que Pink Floyd était bien faible et le reste. En variété française, la “destroy-attitude” paie toujours : c’est ainsi que Gainsbourg se voit panthéonisé au détriment d’autres talents au moins aussi considérables de son temps. La vague touche aussi le classique, quand il veut se moderniser : on a déjà Simon Graichy et Nemanja Radulović. Il nous manque encore un ténor tatoué, mais cela viendra, car le story-telling classique exige désormais des artistes arborant la rock-attitude. Si vous avez une addiction quelconque, vous prendrez place à votre mort dans la pop-culture. Mais si vous voulez profiter de l’avantage de votre vivant, créez-vous d’urgence un personnage. Attention toutefois : le ridicule n’est pas loin, si vous vous ratez !
Des histoires vraies
Souvenirs d’un vendeur de disques (1)
J’ai commencé dans la carrière de vendeur de disques en 1990 par une belle après-midi au MIDEM en janvier, qui a sans doute été la plus belle de ma vie, et qui l’a orientée pour de longues années. Sans boulot après différentes expériences dans le concert, le journalisme et la radio, j’avais négocié un “cinquième de temps” chez un distributeur-importateur de disques qui ne faisait pas du tout de musique classique ou presque. Une bonne amie, qui s’occupait de la publicité à Diapason, se démenait pour me trouver du travail et m’y avait recommandé après que différentes tentatives dans des maisons plus établies eussent été infructueuses. En fait, Média 7 avait pris un peu par hasard la distribution de Marco Polo, un label qui ne publiait en matière de répertoire que des cercueils à trois places et des housses de cathédrales, des œuvres inconnues de compositeurs inconnus, le plus souvent enregistrées ( on était deux ans avant la chute de l’Union Soviétique) dans les pays de l’ex-rideau de fer, en Tchécoslovaquie ou en Hongrie. Des œuvres inconnues de compositeurs inconnus ? C’est du moins l’image qu’on en avait à l’époque. Car ces compositeurs sont pour la plupart devenus familiers aux discophiles aujourd’hui. Je vous parle d’un temps où Szymanowski, Enesco, Glazounov, Hindemith, Miaskovski, Medtner… […]
Note de service
On n’arrêtera plus le progrès
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Réclame
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Fautes de frappes comprises (vieux papy ai-je dit)
mais comment se fait-il que toutes ces nouvelles applications à télécharger ne soient destinées qu'à des téléphones dits intelligents. Moi, je lis sur un écran 27 piouces (oui, c'est touours de l'engliche !) Y'a paq d'application ordinateur pour les vieux papys ?????